Le rugby professionnel a développé les pratiques collectives

La professionnalisation a fait fortement évoluer le jeu du rugby. Si, par un coup de baguette magique on les mettait en présence, une bonne équipe du championnat français passerait sans aucun doute aujourd’hui 40 points aux fameux All Black, champions du monde en 1987.
En 20 ans de progrès permanent, les héros dominateurs, surdoués de la planète rugby, seraient ravalés au rang de brillants « faire-valoir » dans une partie jouée trop vite pour eux.
En fait une véritable démarche de progrès scientifique mondialisée a permis cette évolution : Qu’ils s’agissent du centre de recherche australien sur le sport de haute compétition, des staffs hyper-professionnalisés des squads du super 12 et de la Heineken cup ou des instances mondiales du jeu, tous ont contribué à cette évolution drastique. De plus la mobilité des entraîneurs et des joueurs a provoqué un brassage des idées et des pratiques. Il est tout de même provocant d’imaginer que la défense de l’équipe de France est organisée par un anglais et que la meilleure équipe professionnelle du championnat anglais 2006 a été structurée par deux français. Oui, le rugby mondial qui vient de plébisciter le discours de Jean Pierre Rives sur le primat des valeurs de partage, vient de faire une étonnante démonstration de mondialisation maîtrisée. Et cette transformation, inéluctable, a obligé les managers de ce sport à approfondir les composantes de la performance collective.
Un récent forum des meilleurs coachs de la planète met en évidence deux axes pour se différencier :
1.Le renforcement des savoir-faire individuels et collectifs : perfection maîtrisée dans la maîtrise de gestes techniques, 2. L’attitude mentale : mix d’agressivité individuelle complètement exploitée et de contribution totale dans le collectif.
Rassembler les talents et concocter une bonne stratégie ne suffisent plus pour gagner, c’est le minimum requis dans un contexte mondial. Il faut ensuite continuer à faire ses gammes et développer l’attitude mentale collective (le fameux « collectif » des rugbymen) pour gagner.
Nous avons vérifié, dans l’accompagnement de nombreuses entreprises, la pertinence du transfert de ces idées. Et, à travers une pratique régulière, nous avons été surpris de constater que le principal frein à la performance réside dans l’incapacité des collaborateurs à partager : • Partager la pression, • Partager les émotions, • Partager les idées, • Partager les territoires, • Partager l’avenir.
Savoir partager, le fameux enchaînement « donner, recevoir » à la base des premiers apprentissages rugbistiques, n’est pas naturel dans le contexte de l’entreprise. Et pourtant ce savoir-faire est décisif pour la performance collective : Ecoutons ce témoignage de « Fabien PELOUS, ancien Capitaine de Toulouse :
« Trevor Brennan has brought an altruistic dimension to us. What he has brought us is maybe not so much technical as physical, mental and spiritual.” Irish Times. 26 may 2003.
Le club de rugby de Barnhall, County Dublin, peut être fier de l’éducation de Trevor « bruiser » BRENNAN, champion d’Europe.